Bienvenue à toi, cher joueur, dans la zone de test ! Ici, on passe au grill les idées reçues, on soumet les légendes urbaines à la rigueur des expériences afin de vérifier leur exactitude. Ensemble, nous allons soumettre le jeu à l’analyse afin de démêler le vrai du faux.
Aujourd’hui, nous allons étudier la propagation de l’herbe sur la terre et de son homologue le mycélium pour observer d’éventuelles différences.
Mise en contexte :
Excepté ceux qui n’ont connu de Minecraft que le désert, tout joueur a déjà vu un bloc d’herbe dans une plaine ou une forêt. En revanche, moins ont rencontré des biomes champignons lors de leurs explorations. Une différence notable (si vous faites abstraction des champimeuhs et des champignons géants en guise d’arbres) est la présence d’un bloc de couleur violette pour unique sol.
Biome champignon (à gauche) et biome forêt de bouleau (à droite)
Ces deux blocs possèdent de nombreuses propriétés communes, comme peut le laisser présager leur texture. Le point qui nous intéressera aujourd’hui est celui de pouvoir se propager sur la terre. Comme le mycélium ne peut convertir l’herbe et vice-versa, il y a compétition entre eux pour la conquête des blocs de terre restants.
Montage expérimental :
L’objet ici est de déterminer qui se propage le plus rapidement. Notre méthode sera la suivante : aux extrémités d’une ligne de terre, on pose à gauche un bloc d’herbe et à droite un bloc de mycélium (qu’on pourra poser en même temps grâce à la magie des blocs de commande). On pourra ainsi suivre la progression de l’herbe et du mycélium dans le temps.
Vue du montage expérimental : le bloc à gauche est de l’herbe, à droite du mycélium
Le principe est simple : une fois les deux blocs aux extrémités posés, l’herbe et le mycélium vont commencer à pousser sur la terre jusqu’à ce qu’ils se rencontrent. Comme l’herbe ne peut pousser sur de la terre déjà occupée par du mycélium et vice-versa, aucun des deux ne peut évoluer.
Maintenant, c’est au circuit en bloc de commande de jouer : il va détecter où se trouve la frontière entre herbe et mycélium. Pour cela, on va balayer de gauche à droite avec un ArmorStand qui servira de détecteur : dès qu’il a trouvé la frontière, il enregistre sa position, puis il revient à sa position de repos et le circuit réinitialise les blocs de terre pour un nouveau cycle. On peut ainsi enchainer les mesures automatiquement.
Concernant l’affichage des résultats, vous constatez des petits carrés noirs sur chacune des séparations entre blocs voisins sur la ligne de test. Ce sont des ArmorStands enterrés qui nous serviront à tracer le graphique : à chaque fin de mesure, l’ArmorStand situé sur la frontière sera téléporté d’une certaine distance vers le haut. A la fin de nos mesures, nous obtiendrons donc un graphique donnant, pour chaque position de frontière herbe-mycélium, le nombre de fois qu’elle est apparue.
Analyse des résultats :
L’expérience a été effectuée sur un grand nombre d’essais afin de diminuer les fluctuations dues au hasard. Voici le résultat obtenu :
Comparaison entre propagation de l’herbe et du mycélium (10 000 essais)
Nous voilà donc en présence d’une jolie courbe symétrique en cloche avec le maximum situé au milieu de notre ligne. Tentons d’expliquer le résultat : on avait trois hypothèses possibles :
- L’herbe pousse plus vite que le mycélium.
- Le mycélium pousse plus vite que l’herbe
- Les vitesses de pousse de l’herbe et du mycélium sont les mêmes.
Voyons chacune des hypothèses : dans le cas de l’hypothèse 1, l’herbe pousse plus vite, donc elle devrait couvrir plus de blocs de terre que le mycélium pendant la même durée. La frontière la plus probable devrait donc se trouver vers la droite. En utilisant le même raisonnement pour les autres hypothèses, on trouve :
- La frontière probable sera vers la droite.
- La frontière probable sera vers la gauche.
- La frontière probable sera au milieu.
Au vue de la courbe, c’est clairement l’hypothèse 3 qui est la bonne, la vitesse de pousse de l’herbe et du mycélium est donc la même. Ce résultat va dans le sens d’une précédente expérience de Xisuma sur le sujet qui avait conclu la même chose. On peut même vérifier dans le code que l’algorithme de propagation de l’herbe et du mycélium fonctionne de la même manière.
Une remarque concernant notre modèle : ici, nous n’aurons pas mesuré directement la vitesse de propagation, simplement le rapport entre les deux. Ce choix a été fait pour pouvoir modifier la fréquence des tics aléatoires (cette valeur est modifiable via la commande \gamerule RandomTicsSpeed [valeur]), ce qui accélère la vitesse de croissance des plantes. Donc nous n’avons plus accès à la vitesse de l’herbe, mais la comparaison est toujours possible car on affecte de la même façon l’herbe et le mycélium.
Conclusion :
Voilà, nous avons terminé notre expérimentation et celle-ci a été concluante. Nous avons donc montré que l’herbe et le mycélium avaient la même vitesse de pousse. J’espère que cet article vous aura intéressé et que vous avez eu autant de plaisir à le lire que moi à l’écrire. N’hésitez pas à donner vos retours dans les commentaires, ainsi que des expériences que vous voudriez tester sur les mécaniques de jeu dans Minecraft. A bientôt dans la TestZone.
Téléchargement :
Pour tester par vous-même, voici le monde de test utilisé pour obtenir les résultats présentés :
Très bel article, j’adore la présentation.
Excellente rubrique, tout simplement. Belle analyse, bonne syntaxe, sujet intéressant. En gros tout y est. ;)
Cet homme dit vrai.
Bravo pour ce premier épisode très réussi ! La lecture est agréable, c’est bien expliqué, le tout avec une petite (grosse) note scientifique :)
Sympa comme concept
@ManerCraft : merci de ton retour. Je suis curieux de savoir ce que tu reproches à la rédaction de Brusicor, que je trouve impeccable, mais serais ravi d’entendre des arguments à ta critique impeccablement rédigée et à la syntaxe parfaite. D’ailleurs, puisqu’on parle d’arguments, je n’ai pas vraiment compris ce que tu reprochais à l »argumentation » de Brusicor. À vrai dire, il a une démarche scientifique, on ne parle même plus d’arguments dans ce cas-là. Il mène une expérience, et tire des conclusions de celle-ci. C’est tout.
Pour moi, cet article est tout aussi intéressant au niveau des informations qu’ils nous apportent qu’au niveau de la construction et la programmation de la redstone et des commandblocks que nécessite ton article.
Un grand GG a toi, et continue comme ça :)
@sylvelune d’après pas mal de sources (surtout minecraft Wiki), on à autant de chance de drop une pomme en cassant une feuille qu’en la laissant se casser seule. (soit 0.5%)
N’hésitez pas à faire des retours afin d’améliorer la qualité des articles, par exemple par MP pour les plus bavards d’entre vous.
C’est une bonne idée mais faut revoir l’argumentation, la rédaction, car c’est pas terrible…
Ya toujours une intervalle de fluctuation, si petite soit elle, en gros ya une petite probabilié que les résultats soit faux .
Bien construit et intéressant. Je suis curieux de voir les prochains épisodes.
Une idée serait de tester la canne à sucre pousse plus vite sur la terre ou le Sable (je sais que c’est pareil mais comme ça on aura une preuve)
Excellente initiative que celle-ci, si la suite est de même qualité cela augure du meilleur…..
alors pour ne pas être totalement inutile , voici ma suggestion : le taux de drop des pousses d’arbres (et des pommes pour les chênes) est il le même que l’on détruise les blocs de feuilles ou que l’on les laisses disparaitre ?
vous avez 2 heures ……..
Sylvelune, prof de math refoulé :)