[Map] Värym

Autrefois, la vie était calme, monotone, les enfants courraient dans les rues, les marchands avaient leur stand de babioles farfelues, les marins accostaient leur bateau à quai, ramenant ainsi du poisson frais, les mères appelaient leurs enfants pour dîner, et les pères rentraient du travail, épuisés.
Storoth s’agrandissait petit à petit, le Siège, bientôt fini, éblouissait chaque matin ce paisible village donnant ainsi un peu de bonheur afin d’égayer les journées monotones des habitants.
Les moines du Siège traduisaient avec difficulté les livres de l’Antique Savoir, trouvés dans la terre, ces livres étaient d’anciennes reliques qu’essayaient de traduire les moines du Siège.
Ils travaillaient sans relâche, jusqu’au jour où un moine fit une découverte qui bouleversa Värym à jamais.
Le moine, dénommé Aldélias, traduisait avec ses compères une partie d’un des livres de l’Antique Savoir. Une buée fraîche sortait de sa bouche, refroidissant l’air déjà glacial, Aldélias plongeait sa fine plume d’oie dans l’encrier, puis commença à traduire ce texte incompréhensible à ses yeux, il étudia chaque mot en détail, chaque composition de mot, tout ce qui pouvait l’aider fût étudié.
Il n’y arrivait pas, son papier encore vierge, rien ne lui venait à l’esprit, il levait alors la tête vers le ciel bleu azure, puis tournait sa tête vers le soleil, il le fixait, jusqu’à pousser un cri de douleur, de la fumée s’échappait de ses yeux, il se mettait à genoux, les mains sur les yeux, et hurlait, encore et encore, à n’en plus finir, puis, s’évanouissait…
Une fois réveillé, Aldélias essayait d’ouvrir ses yeux, mais il remarquait que le néant l’avait englobé à jamais, il sentait que ses yeux étaient ouverts, mais le noir dominait ses pensées, il repensait alors au texte qu’il lui avait fait perdre la vue, et revoyait dans sa tête les phrases qui lui posaient problème, jusqu’au moment où il hurlait de joie, il hurlait de toute ses forces, c’est alors que des moines accouraient pour voir d’où venait ce bruit et ils voyaient Aldélias debout, entouré d’un aura bleu qui entourait son corps affaibli, de petites étincelles bleutées crépitaient aux extrémités de ses doigts.
Le moine entrouvrait sa bouche, et dit :”Que la magie soit !”

Le temps passait, la neige tombait, puis fondait laissant les fleurs fleurir, puis le soleil faisait son apparition réchauffant l’air, le froid reprenait sa place, faisant rougir les feuilles jusqu’à qu’elles tombent.
Depuis cette fameuse découverte, Storoth avait changé radicalement, la magie avait modifié l’ordre religieux, les clercs avaient fait leur apparition, la magie avait pris un rôle important, et dangereux.
Un groupe de clercs autrefois marins voyageait chaque soir de pleine lune afin d’aller sur la terre carbonisée d’une île volcanique, non loin de Storoth.
Ce groupe commençait à se voir de plus en plus, jusqu’à faire une découverte surprenante, ils avaient étudié certains effets de la magie sur la roche en fusion et avaient découvert qu’une fois la magie mélangée à la roche en fusion, cette magie devenait bien plus puissante qu’auparavant.

Après avoir perfectionné leur magie, avoir étudié avec quasi perfection la magie de lave, le groupe avait décidé de rendre une petite visite au Siège.
Ils étaient arrivés jusqu’au sommet du Siège, là où Aldélias résidait, le groupe composé de cinq magiciens levait la main en signe de salut, puis un des hommes s’avançait et disait :
“Ô Aldélias, Fondateur de la magie, Toi qui est en contact avec le Ciel, Toi qui vois à travers les esprits malgré ta cécité, nous T’avons surpassé !
Nous avons découvert magie plus forte que la tienne ! Nous Te destituons de Ton trône de Mage Suprême !”

Aldélias se levait de son siège avec calme, puis fixait le porte-parole avec ses yeux vitreux, il commençait à ricaner, et juste après se calmait, il se raclait la gorge et disait :

“Tu n’es qu’un clerc malheureux, et tu oses empiéter sur mon pouvoir ! Je te conseille de ravaler tes paroles empoisonnées, garde-les pour plus stupide que toi, et retourne à tes occupations de clerc, marin !”

Le porte-parole, si énervé par les paroles d’Aldélias, avait commencé à prononcer des paroles incompréhensibles et un jet de magma en fusion sortait de ses doigts, la chaleur brûlait les yeux aux clercs, alors qu’Aldélias ne sentait absolument rien, il avait tendu son bras et plaqué sa paume contre la roche en fusion qui lui était destinée, cette dernière se solidifiait en instant au contact de sa main.
Il faisait alors un geste de la main, en guise d’au revoir. Les clercs s’en étaient allés.

À partir de ce jour, Storoth s’était divisée, les clercs s’étaient regroupés sur l’île volcanique et avaient bâti une cité du nom de Dolgaran.
Quant à l’ancienne ville du nom de Storoth, elle était devenue Sivgard, cité des Anges, ils avaient commencé à appeler Dolgaran la cité des Enfers.
La guerre avait commencé…

Les Dolgaraniens et les Sivgardes se faisaient la guerre durant des décennies, l’espoir de revoir la paix n’existait plus, il n’y avait que ténèbres et désolation, la Mort vagabondait dans les esprits de chacun.
Une bataille restait cependant dans les annales, celle de Henadiel.
Henadiel était autrefois une petite île de pêcheurs, à l’écart de la civilisation, ils étaient tellement à l’écart qu’ils n’avaient pas découvert la magie, et n’en avaient jamais eu vent. Les Dolgaraniens avaient décidé d’envahir cette île qui représentait un point stratégique crucial, mais Aldélias avait prévu le coup, et il avait envoyé une armée de mages protéger Henadiel.
Les mages Sivgardes avançaient le plus rapidement possible, tandis que les Dolgaraniens étaient déjà arrivés à Henadiel, ils commençaient à brûler les maisons en paille, tuaient la population de l’île, sans pitié.
Lorsque les mages Sivgardes étaient arrivés, l’île était déjà en feu, ils accouraient voir s’il n’y avait pas survivants, mais il n’y en avait aucun.
Les mages de la lave avaient repéré depuis quelque temps les Sivgardes, et soudain un Sivgarde avait donné l’ordre de les attaquer, de les tuer.
De la lave jaillissait de la gueule des Dolgaraniens, telle une éruption volcanique, tandis que les mages Sivgardes se mettaient à couvert ou faisaient jaillir de l’eau de leurs doigts ou paumes.
La lave se solidifiait au contact de l’eau, et de petites explosions avaient lieu lors du contact de ces deux éléments.
Les mages mettaient de plus en plus de puissance dans leurs sorts, à tel point que les petites explosions devenaient de plus en plus grosses, si grosses qu’en l’espace d’un instant, tout était devenu blanc, une lueur si forte éblouissait les mages, si forte qu’elle pouvait percer les sombres nuages dans le ciel, la lueur avait disparu comme elle était apparue, soudainement, puis une gigantesque explosion retentit, tout avait été rasé encore plus vite que l’apparition de cette lueur mystérieuse.
Henadiel avait été rasée de la surface de Värym, à jamais…

Cette bataille n’a cependant eu aucun effet sur les mages, ils continuaient et continuent encore aujourd’hui à se battre pour dominer l’autre.
Sivgard utilise la paix en tant que prétexte ultime, alors que Dolgaran ne veut que les dominer pour permettre aux mages la liberté spirituelle empêchée par Aldélias.
Personne n’a jamais su qui mentait ou non, tout ce que l’on sait, c’est que la guerre fait encore rage, et qu’elle ne s’arrêtera pas de sitôt…

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Amusez vous bien !