Pour avoir un serveur Minecraft, Teamspeak ou un site web, de nombreuses solutions clés-en main existent. Néanmoins, celles-ci sont souvent chères, et limitées. C’est pourquoi il peut parfois être utile d’avoir un serveur à soi, permettant d’héberger les services que l’on souhaite, avec beaucoup moins de restriction. Ainsi, nous vous proposons cet article, qui vous expliquera les bases du choix et de l’utilisation d’un VPS. Régulièrement, vous rencontrerez des balises « Pour aller plus loin ». Vous n’êtes pas obligé de les lire, toutefois, elles contiennent des informations importantes pour vraiment comprendre ce que vous faites. L’article vous permettra donc de choisir un VPS, puis de l’installer, et de le configurer, afin de le rendre pleinement utilisable.
Commençons, tout d’abord, par définir les différents termes techniques contenus dans l’article, qui vous permettront de le comprendre intégralement.
- VPS : Le terme VPS est l’abréviation de « Virtual Private Server ». Comme son nom l’indique, un VPS est un serveur privé virtuel. Un VPS est stocké sur un « véritable » serveur, qui a été divisé en plusieurs VPS, indépendants les uns des autres. Ceci permet de bénéficier d’un réel serveur, sans toutefois investir dans une machine complète, bien plus onéreuse, et inutilement puissante pour de petits usages. C’est donc une formule très populaire pour l’hébergement de petits serveurs de jeu, ou de petits sites web, puisque cela offre une plus grande souplesses que d’autres offres, dites « mutualisées », tout en restant très accessible.
- Debian et Linux : Debian est un système d’exploitation, donc similaire à Windows ou Mac OS X. Il est basé sur le noyau Linux, comme de nombreux systèmes d’exploitations. C’est pourquoi on le qualifie de « distribution Linux ». Sa gratuité et la disponibilité de son code source en font une distribution libre. Il s’agit du système d’exploitation le plus utilisé sur les serveurs, puisqu’il est gratuit, très léger et très stable. En outre, il est suivi par une très grosse communauté, qui permet de bénéficier d’un grand nombre de logiciels, mais aussi d’une aide assez accessible. C’est pour ces raisons que nous utiliserons cette distribution, avec le noyau Linux. Vous êtes libres d’en utiliser d’autre. Toutefois, la majeure partie de ce tutoriel deviendra invalide avec un autre système d’exploitation.
Pour aller plus loin...
Concernant Debian, il a l’avantage d’être très stable, du fait de son mode de développement. En effet, chaque version est progressivement mise à jour pendant quelques 2 ans (les programmes sont, cependant, testés pendant plusieurs jours sur une autre version, et ne seront intégrés dans la version en développement que s’ils sont quasiment exempts de bugs pendant plusieurs jours), et est généralement gelée pendant environ 6 mois, afin d’éliminer un maximum des bugs gênants. Une fois une version stable sortie, elle n’a quasiment plus de mises à jour, sauf, généralement, pour l’optimisation et la correction de bugs. Une version stable, une fois sortie, est maintenue pendant 5 ans, ce qui permet d’éviter de mettre à jour son serveur trop souvent, ce qui est généralement une opération périlleuse. Actuellement, trois versions sont stables et encore supportées, il s’agit de Debian 8 Jessie, Debian 9 Stretch et Debian 10 Buster, stable depuis quelques semaines. La prochaine version, déjà en cours de développement (pouvant déjà être testée) est Debian 11 Bullseye. Ce système permet d’avoir un système très stable et sécurisé, mais pas toujours à la pointe de la technologie, ce qui tombe bien, puisque ce n’est pas ce que nous cherchons principalement lorsque nous installons un serveur. Au cours de ce tutoriel, nous utiliserons Debian 10.
- (Terminal) SSH et SFTP : SSH (Secure Shell) est un protocole qui permet de se connecter à un serveur fonctionnant sous Linux, en utilisant la « console à distance« , vous permettant donc de taper des commandes sur la console du serveur en passant par Internet. Il s’agit d’un protocole simple et léger, mais aussi sécurisé. C’est pourquoi ce sera le seul que nous utiliserons dans ce tutoriel, bien que des équivalents existent (tels que Telnet, qui est toutefois très peu sécurisé). Il est également possible de trouver des systèmes de bureau à distance, mais ceux-ci sont plus lourds, moins fonctionnels, moins stables et moins sécurisés. Par extension, le terminal SSH est le logiciel qui permettra d’utiliser cette console à distance. Enfin, le protocole SFTP est un moyen de transférer des fichiers vers un serveur, en passant par le SSH, offrant de meilleures vitesses que le FTP, utilisé par les solutions mutualisées, tout en étant plus sécurisé et plus léger. Nous utiliserons donc ce protocole pour transférer des fichiers, tout au long du tutoriel.
Ces quelques définitions en tête, nous pouvons maintenant attaquer le cœur du sujet.
Choisir le bon VPS
Afin d’avoir un VPS fonctionnel, il faut commencer par le choisir. C’est pourquoi nous allons commencer par étudier vos besoins éventuels, pour savoir quels types d’offres vous conviendront le mieux. Notez que, contrairement à un hébergement web ou à un serveur Minecraft, il n’est pas possible d’avoir un VPS gratuit, et il faudra compter quelques 3€ mensuels au minimum, bien que des prix inférieurs existent sur le marché. Avant toute chose, commençons à définir les différents termes que vous rencontrerez, pour comprendre au mieux ce que vous vous apprêtez à acheter.
- RAM ou Mémoire Vive : La RAM est la mémoire vive du VPS, c’est donc la mémoire qu’il pourra utiliser, et donc que vous pourrez allouer à vos différents processus. Notez qu’il est impossible de la dépasser, c’est pourquoi il s’agit d’un paramètre primordial. Toutefois, les autres caractéristiques sont tout aussi importantes.
- vCore et CPU : un vCore est un cœur du processeur réel alloué à votre serveur. Toutefois, il s’agit d’un maximum, par conséquent, il se peut que vous ne bénéficiez pas de toutes les performances promises. Le CPU est le processeur dont est équipé le serveur (réel, cette fois-ci). Plus il est puissant, plus vous aurez de ressources, et mieux vos processus fonctionneront. Il s’agit, là aussi, d’un paramètre très important.
- HDD, SSHD et SSD : Ces trois termes servent à désigner un type de stockage. Un HDD (ou Hard Disk Drive) est un disque dur traditionnel. Généralement, les volumes de stockages proposés sur un HDD sont plus gros, mais les HDD sont moins rapides que les autres, ce qui peut nuire aux performances de votre serveur, en particulier pour des jeux. Les SSD (ou Solid State Drive) sont un autre moyen de stockage de masse, plus coûteux, par conséquent, à prix égal, votre volume de stockage sera moins élevé que sur HDD, néanmoins, ils offrent une bien plus grande vitesse d’accès et une latence moindre, c’est pourquoi nous vous recommandons d’opter pour cette option, à moins que vous n’ayez beaucoup de fichiers à stocker. Enfin, les SSHD sont un mélange des deux solutions. Il s’agit donc d’un HDD classique, doté d’un « cache » SSD, permettant d’accéder plus rapidement aux fichiers les plus utilisés. Cette solution est envisageable si vous voulez stocker de gros volumes de données sur un VPS assez peu onéreux.
- La bande passante : La bande passante est la vitesse de la connexion à laquelle devrait avoir accès votre serveur. Il s’agit systématiquement de débit montant (partant de votre serveur, donc), puisque le descendant est généralement moins intéressant sur un serveur. Elle est généralement exprimée en Mégabits par seconde. C’est pourquoi vous devez faire attention à ne pas confondre les Mégabits par seconde (Mb/s), avec les Mégaoctets par seconde (Mo/s), que l’on peut aussi retrouver écrits « Mégabytes per second », soit « MB/s« , qui sont l’unité de mesure la plus courante chez les particuliers, mais un Mégaoctet vaut 8 Mégabits. Il faut donc y faire attention. Notez enfin qu’il s’agit, généralement, de bande passante garantie, et donc que vous pourriez bénéficier de débits bien plus grands. Là encore, il s’agit d’un paramètre capital pour les performances de votre serveur.
Maintenant que vous êtes familier avec ces termes, vous pouvez faire un choix assez éclairé. Dans cet article, je vous parlerai de trois hébergeurs. Bien entendu, vous êtes tout-à-fait libre de regarder ailleurs, et de commander un VPS chez un autre hébergeur, ça ne changera pas grandement la procédure, vous devriez donc pouvoir continuer à suivre ce tutoriel sans problème. Si vous hésitez entre plusieurs offres pour l’hébergement d’un serveur Minecraft, nous vous recommandons le site CanIHostAMinecraftServer, dans lequel vous pourrez entrer les paramètres de votre serveur, et savoir ce que vous pourrez entendre. Notez cependant qu’il est tout-à-fait possible de dépasser les estimations fournies par le site.
Les hébergeurs
Pulseheberg
Commençons par traiter Pulseheberg, premier hébergeur retenu, que j’utilise personnellement. Leurs offres sont assez diversifiées, et peu coûteuses, et leur support client est très efficace. Nous retiendrons, pour cet articles, leurs offres « VPS Linux Standard« , qui correspondront probablement à vos besoins, bien qu’ils proposent une gamme consacrée au stockage de fichier, qui pourrait vous convenir pour de l’hébergement web. Le principal défaut de leur offre étant l’absence de SSD, le stockage étant assuré par un SSHD. Les premiers prix sont de 4€/mois. À la différence des autres hébergeurs, les prix sont exprimés TTC (Toutes Taxes Comprises), par conséquent, il s’agit du prix final que vous paierez après la commande. Ces machines sont donc parfaites pour héberger un serveur web à petit prix, ou bien un serveur mail. Vous pouvez également y héberger un serveur de jeu. Toutefois, vous devriez éviter de vous attendre aux mêmes performances que celles permises avec un SSD. Notez que les serveurs sont hébergés en France, donc une latence assez importante pourrait être ressentie si vous y accédez depuis un autre continent.
OVH
OVH est un hébergeur français, qui fait partie des sociétés les plus notables dans ce domaine. Parmi les très nombreux services qu’ils proposent, plusieurs gammes de VPS sont proposées. Deux de ces gammes étant particulièrement onéreuses, je n’en parlerai pas ici, mais n’hésitez pas à aller voir ce qui est proposé si votre budget est suffisamment conséquent. Ainsi, la gamme la moins coûteuse de leur offre est leur gamme « VPS SSD« , commençant à 3€HT (soit 3.60€ TTC en France). Chacune de leurs offres est intéressante, et peut être très utile pour le jeu, puisque tous leurs serveurs sont dotés d’un SSD et ont une bande passante de 100Mb/s. Notez enfin que, puisque OVH dispose de nombreux Datacenters, vous aurez un large choix en ce qui concerne le lieu d’hébergement de votre serveur. Ainsi, 5 régions sont proposées en Europe, et 1 en Amérique du Nord. Ainsi, si vous vivez en Europe de l’est ou en Amérique, OVH pourrait être un choix très pertinent.
Configuration préliminaire du VPS
Lorsque vous commandez votre VPS, plusieurs informations peuvent vous être demandées, permettant la configuration basique. Je vais donc vous expliquer, avant de passer à la suite, ce que vous devez indiquer.
- Le nom d’hôte, ou hostname : Le nom d’hôte correspond au nom du serveur, exactement comme celui que vous donnez à votre ordinateur pour le reconnaître sur le réseau. Je vous conseille de bien le choisir, car, si vous utilisez un PC sous Linux, ou plusieurs VPS, il peut arriver de se tromper de machine, et d’exécuter des commandes sur le mauvais VPS, ce qui pourrait poser des problèmes.
- Name servers ou NS : Ces deux informations sont, dans les faits, inutiles, je vous suggère donc d’y mettre ce que vous souhaitez (tel que votre pseudonyme, ou ns1, puis ns2), cela n’aura aucun impact sur l’utilisation du VPS. Notez que ces informations sont spécifiques à certains hébergeurs. Par conséquent, il est possible qu’elles ne vous soient pas demandées partout, notamment chez OVH.
- Mot de passe Root : Le mot de passe qui vous est demandé est celui du compte Root, compte qui, sur Linux, a tous les pouvoirs, comme celui de créer de nouveaux utilisateurs, d’installer des programmes ou de modifier des fichiers système. C’est ce compte que nous utiliserons pour nous connecter, tout au long de ce tutoriel. Compte-tenu de la puissance de ce compte, je vous suggère d’entrer un mot de passe qui ne puisse être trouvé par le premier venu, mais aussi un mot de passe dont vous pourrez vous souvenir, puisque tous les hébergeurs ne proposent pas forcément de le changer ensuite, nécessitant d’avoir le mot de passe pour le changer.
- Operating System, Système d’exploitation ou OS : Pour cette information, choisissez Debian 10. Si plusieurs versions de Debian 10 sont proposées, choisissez « Debian 9 Minimal », et vérifiez qu’il s’agit d’un système 64 bits (parfois noté x86_64). Si celui-ci n’est pas du tout disponible, nous vous invitons à choisir Debian 9 Minimal, selon les mêmes conseils.
Une fois votre VPS commandé, votre demande devrait être traitée, et au bout d’un temps allant de quelques minutes à quelques heures, votre VPS sera prêt à l’utilisation. Vous recevrez également un mail, qui mentionnera plusieurs informations, notamment l’URL du Control Panel de votre VPS, et les identifiants pour y accéder. Celui-ci est très important, puisqu’il permet d’avoir de nombreuses informations sur le VPS dont on dispose, telles que les performances utilisées (normalement basses, si vous venez de commander votre VPS). Ce panneau vous donne également accès à beaucoup d’options, telles que le redémarrage de votre machine, sa réinstallation, ou éventuellement le changement de certaines informations, telles que le hostname ou le mot de passe root. Ce panneau étant différent en fonction de l’hébergeur, il me sera impossible de vous donner davantage d’informations sur ce que vous y trouverez.
Configurer le VPS avec le terminal
La configuration préliminaire étant finie, il est grand temps de commencer les choses sérieuses, et de taper vos premières commandes sur Linux ! Mais, avant toute chose, il convient d’abord de se connecter en SSH à la machine, pour y exécuter des commandes.
Se connecter en SSH
La manière simple : Linux et Mac OS X
Si vous avez l’un de ces deux systèmes d’exploitation, par chance, tout est natif. C’est-à-dire que vous n’aurez pas besoin de télécharger de programme tiers pour vous connecter en SSH. La procédure est très simple. Il vous suffit d’ouvrir un Terminal, et de taper la commande suivante :
ssh root@<votreIP>
La commande permet de se connecter au serveur présent à l’adresse IP que vous saisissez, en se connectant avec l’utilisateur root, dont nous avions déjà parlé plus haut. Il s’agit du compte « administrateur » de votre serveur. Une fois cette commande tapée, le terminal vous demandera s’il peut faire confiance à ce serveur. Puisqu’il s’agit de votre VPS, c’est évidemment le cas, je vous invite donc à saisir « yes« . Ensuite, un mot de passe vous sera demandé : celui de l’utilisateur root, que vous avez choisi au cours de l’installation. Tapez-le et entrez. Si vous n’avez pas fait d’erreur, vous serez connecté à votre serveur, et vous pouvez maintenant exécuter une commande. Je vous invite maintenant à lire la suite du tutoriel, que vous pouvez maintenant suivre.
Pour aller plus loin : Se connecter plus simplement à son VPS (Linux uniquement)
Si vous utilisez Linux, il existe un moyen simplifiant la commande de connexion, puisqu’il suffira, dorénavant, de taper la commande suivante :
ssh nomDuServeur
Pour ce faire, il suffit de modifier (ou de créer) le fichier de configuration SSH, sur votre ordinateur. Le fichier est présent à l’emplacement suivant :
~/.ssh/config
Une fois ouvert, ajoutez le code suivant au fichier en question :
Host <nomDuServeur (choisissez ce que vous voulez)> HostName <votreIP> Port 22 User root
Une fois le fichier enregistré, vous pourrez vous connecter en utilisant le nom spécifié, simplifiant grandement la commande, et faisant gagner un temps précieux.
Un aperçu d’un terminal quelconque
Quand c’est un peu plus compliqué : Windows
À la différence de Linux et de Mac OS X, Windows n’embarque pas de client SSH intégré. Par conséquent, il est nécessaire de télécharger un programme tiers, qui aura pour fonction de permettre la connexion à votre serveur, via SSH. De nombreux logiciels existent, mais je vous parlerais ici de PuTTY, client SSH pour Windows le plus utilisé.
Lorsque vous lancez le programme, une interface apparaît. Sur la gauche, vous pouvez configurer de nombreux paramètres, mais nous ne nous en occuperons pas, ce n’est pas utile. Le premier cadre est le plus important, puisque c’est lui qui va nous permettre d’indiquer le serveur auquel se connecter. Dans le champ de texte « Host Name (or IP address)« , indiquez votre adresse IP. Assurez-vous que le port soit bien défini à 22, et que la connexion soit bien une connexion SSH, comme sur la capture d’écran ci-dessous.
Cliquez ensuite sur le bouton « Open ». La fenêtre disparaît, et une boîte d’avertissement la remplace, puisque PuTTY ne connaît pas le VPS auquel vous essayez de vous connecter. Cliquez sur « oui », puis un terminal apparaît. Celui-ci vous demande, dans un premier temps, le nom d’utilisateur. Vous devez indiquer « root » (veillez bien à ne pas mettre de majuscule, car, sur Linux, « root » est différent de « Root » et de « rooT », on dit que c’est sensible à la casse). Par la suite, un mot de passe est demandé. Vous devez indiquer le mot de passe root, que vous avez défini durant la configuration préliminaire (là-encore, attention à la casse).
Si les informations spécifiées sont correctes, vous serez connecté au serveur, et vous pourrez taper des commandes. Vous pouvez maintenant passer à la suite du tutoriel, et commencer à rentrer dans le vif du sujet.
Si vous souhaitez enregistrer votre serveur, pour pouvoir vous y connecter, sans taper l’IP à chaque fois, il vous suffit, après avoir défini les paramètres dans l’encadré du haut, de spécifier un nom dans le champ texte « Saved Sessions« . Ensuite, cliquez sur « Save« , et le VPS apparaîtra dans la liste en-dessous. Pour s’y connecter, il suffit ensuite de double-cliquer sur son nom.
Notez aussi que, si vous vous connectez toujours avec l’utilisateur root, il est possible de ne pas taper le nom d’utilisateur à chaque fois. Pour ce faire, lorsque vous sauvegardez les paramètres de votre VPS dans PuTTY, il suffit de mettre, avant l’adresse IP, « root@« , ce qui indiquera à PuTTY de se connecter directement avec l’utilisateur mentionné (root, en l’occurrence), vous faisant gagner de précieuses secondes.
Nos premières commandes sur notre VPS
Je suis sûr que vous mourrez d’envie de commencer à utiliser pour de bon votre VPS, et c’est maintenant que les choses deviennent intéressantes. En effet, vous vous apprêtez à rentrer vos premières commandes dans votre serveur. Pour ce faire, ouvrez une session en SSH, comme nous venons d’apprendre à le faire, et connectez-vous sur l’utilisateur root. Une fois ceci fait, vous allez taper ces trois commandes :
echo 'deb http://deb.debian.org/debian buster main contrib non-free deb http://deb.debian.org/debian buster-updates main contrib non-free deb http://security.debian.org/ buster/updates main contrib non-free' > /etc/apt/sources.list
Ces commandes permettront à votre serveur d’installer des programmes, puisqu’elles lui indiqueront où les télécharger.
Pour aller plus loin : Explications détaillées
- main : Les paquets « main » sont les paquets entièrement libres, conçus à base d’outils libres. Il s’agit d’un type de paquets utilisé presque systématiquement. En outre, certains puristes considèrent qu’il devrait être le seul dépôt disponible, et n’activent que celui-ci. Ce n’est pas notre cas, puisque nous souhaitons bénéficier d’un maximum d’outils.
- contrib : Les paquets « contrib » sont des paquets nécessitant d’autres éléments non-libres, ou utilisant des technologies qui ne le sont pas, mais qui, eux-mêmes, sont libres.
- non-free : La catégorie « non-free » regroupe des paquets qui ne sont pas libres, mais dont la distribution est possible librement. Certains estiment que ce dépôt nuit au principe du logiciel libre.
L’usage de ces trois dépôts nous permettra donc d’obtenir un maximum de paquets, ce qui permettra un usage plus simple, et plus accessible aux néophytes. Notez cependant que ces commandes sont facultatives, et que vous pouvez tout de même utiliser votre VPS sans les avoir tapées. Toutefois, cela nous permet de nous assurer de la bonne configuration du VPS. En outre, les paquets contrib et non-free ne sont pas inclus par défaut, et cela permet la mise à jour des VPS sous Debian 9 vers Debian 10.
Par la suite, nous allons taper deux commandes, qui auront pour effet de permettre la mise à jour de la liste des programmes disponibles, puis de mettre à jour les programmes installés par défaut, si une mise à jour est disponible.
apt update apt full-upgrade -y
Une fois ces deux commandes tapées, vous pourrez vous servir de votre VPS, qui sera à jour, et pourra installer des programmes.
Pour aller plus loin : Explications détaillées
La première commande, « apt update« , permet de mettre à jour la liste des paquets disponibles, en utilisant le fichier /etc/apt/sources.list, que nous venons de modifier. Cela applique, en quelque sorte, les modifications, et permet d’obtenir les paquets les plus récents. De manière générale, cette commande doit être tapée avant chaque session d’installation de paquets, sans quoi vous risquez d’installe des paquets obsolètes.
La seconde commande, « apt full-upgrade -y« , permet de mettre à jour tous les paquets installés pour lesquels une mise à jour est disponible. Le flag « -y » permet d’outrepasser la confirmation, et d’effectuer la mise à jour sans devoir donner notre accord à nouveau, ce qui fait gagner du temps lors d’une première installation. Il existe une commande aux effets similaires, qui est « apt upgrade« , la seule différence étant que full-upgrade installera de nouveaux paquets, si nécessaire, alors qu’upgrade se limitera à la mise à jour des paquets existants. Notez également que cette deuxième commande est très importante si votre VPS était nativement doté de Debian 9, puisqu’elle permet de le mettre à jour vers Debian 10 directement.
Si vous désirez installer un programme, la commande à taper est « apt install <nom du paquet>« . Pensez bien à mettre à jour la liste des paquets avant d’installer le programme.
Notez que, en particulier si vous avez choisi Debian 9 au cours de l’installation, il est recommandé de redémarrer le système, avec la commande « reboot« . Ceci aura pour effet de vous déconnecter du serveur, auquel vous pourrez vous reconnecter quelques secondes plus tard, lorsqu’il aura fini de redémarrer.
Ensuite, nous allons installer deux paquets, afin de nous assurer que toutes les étapes suivantes fonctionneront correctement.
apt install whiptail dialog -y
Une fois les paquets installés, nous pouvons passer à la suite.
Mettre son serveur en français
Même si votre serveur est hébergé en France, par un hébergeur français, il y a de fortes chances pour que celui-ci parle anglais, ce qui n’est pas gênant si vous y êtes habitué, mais il peut, pour de nombreuses raisons, être préférable de configurer votre serveur en français. Pour ce faire, connectez-vous, si ce n’est déjà fait, en SSH, toujours avec l’utilisateur root. Pour changer la langue de votre serveur, il suffira d’une commande, que voici :
dpkg-reconfigure locales
Cependant, surprise ! À la différence des autres commandes, celle-ci a pour effet d’ouvrir un menu. On remarque qu’il s’agit d’une liste de cases à cocher.
Vous pouvez naviguer avec le clavier les touches directionnelles haut et bas permettant de naviguer parmi les cases à cocher, les touches directionnelles gauche et droite permettant de naviguer entre les deux boutons. Pour cocher une case, il suffit d’appuyer sur la touche espace lorsque le curseur est sur la case, de même pour la décocher. Évitez de cocher la première case, cela serait lourd et inutile. Afin d’aller plus vite, appuyez directement sur la touche « F », ce qui aura pour effet de vous diriger directement vers les localisations françaises, mais il n’y en a pas qu’une seule. Devant la multiplicité des choix possibles, je vous invite à cocher toutes les cases s’appliquant à la variante qui vous est adaptée. Ainsi, si vous êtes Belge, cochez toutes les cases commençant par « fr_BE« , si vous êtes Canadien, cochez toutes les cases commençant par « fr_CA« , si vous êtes Suisse, cochez toutes les cases commençant par « fr_CH » si vous êtes Français, cochez toutes les cases commençant par « fr_FR« , et si vous êtes luxembourgeois, cochez toutes les cases commençant par « fr_LU« . Une fois toutes les cases cochées, assurez-vous que le second curseur est bien positionné sur la touche « Accepter« , et appuyez sur la touche Entrée. Une fenêtre d’information apparaîtra ensuite, vous expliquant les conséquences de ce que vous vous apprêtez à faire. Toutefois, dans la mesure où votre serveur ne devrait pas être géré par d’autres personnes ne parlant pas français, vous pouvez poursuivre, en appuyant, encore une fois, sur la touche Entrée.
Maintenant, vous arrivez face à un dernier menu, vous demandant de choisir la langue par défaut du système. La navigation est la même que dans la liste déroulante. Placez donc votre curseur sur le choix « fr_<votre région>.UTF-8« , et appuyez sur la touche Entrée. Si le choix en question n’est pas disponible, annulez et recommencez, puisque vous avez, manifestement, oublié de cocher une case. Une fois que vous avez validé, votre serveur générera les différentes langues. Cela peut prendre quelques secondes. Une fois la procédure finie, vous retrouvez le contrôle de votre console. Vous pouvez maintenant redémarrer une nouvelle fois votre VPS, afin d’appliquer les changement (en utilisant la commande « reboot« ).
Pour aller plus loin : Explications détaillées
Mettre son serveur à l’heure
Il est fréquent qu’un serveur, de façon similaire à la langue, soit configuré « À l’Américaine », par conséquent, l’heure est très probablement erronée. Pour vous en assurer, tapez la commande suivante :
date
À la suite de cette commande s’affiche l’heure et la date de votre serveur. Si tout est correct, vous pouvez passer à la suite, cette partie ne vous concerne pas. En revanche, si les informations sont fausses, une manipulation sera nécessaire, afin de définir le bon fuseau horaire. Il faut donc taper la commande suivante :
dpkg-reconfigure tzdata
De la même façon que lorsque nous configurions la langue, un menu apparaît. Il vous demande de choisir votre zone géographique, qui sera, bien entendu, l’Europe, puis la ville de référence, qui sera, globalement, la capitale de votre Pays. De la même façon que pour changer la langue, vous pouvez naviguer parmi les différents choix avec les touches directionnelles haut et bas, et valider votre choix avec la touche Entrée, une fois le curseur placé dessus.
Transférer des fichiers sur son serveur via SFTP
Maintenant que vous savez vous connecter en SSH, et que votre VPS est complètement configuré, nous allons voir comment transférer des fichiers depuis votre ordinateur vers votre serveur, et inversement. À la différence du SSH, quel que soit votre système d’exploitation, vous devez télécharger un client FTP. Il en existe beaucoup, mais nous étudierons Filezilla, qui a pour avantage d’être gratuit, très utilisé, et compatible avec tous les systèmes d’exploitation.
Une fois le logiciel téléchargé et installé, nous allons apprendre à le configurer pour se connecter à notre serveur.
L’interface barbare de Filezilla n’aura bientôt plus aucun secret pour vous !
Avant toute chose, il faut enregistrer notre serveur, pour que Filezilla puisse s’y connecter. Nous allons donc cliquer sur l’icône des sites, en haut, à gauche :
Une nouvelle fenêtre s’affiche. Un volet liste vos sites. Cette liste sera probablement vide, si vous venez d’installer le logiciel.
Nous allons donc ajouter un site : votre serveur ! Pour ce faire, vous l’aurez compris, il suffit de cliquer sur « Nouveau Site ». Un nouvel élément apparaîtra donc dans la liste, vous pourrez donc lui donner un nom (« VPS », par exemple), puis appuyer sur « Entrée« , pour valider votre saise. Vous pourrez maintenant configurer les paramètres de votre VPS. Veillez à ce qu’il soit configuré comme sur la capture d’écran suivante, notamment au niveau du protocole, qui doit être SFTP :
Une fois les informations de votre VPS saisies, cliquez sur « Valider », si vous prévoyez de vous y connecter plus tard, ou sur « Connexion », si vous voulez vous connecter dès maintenant.
Une fois connecté, vous êtes libre de naviguer dans l’arborescence du VPS, en transférant des fichiers comme vous le souhaitez. Vous avez maintenant toutes les clés en main pour utiliser votre VPS comme bon vous semble. Vous pouvez maintenant y installer un serveur Minecraft, ou un serveur vocal, par exemple. Si vous souhaitez davantage d’informations sur les commandes, je vous recommande cette page, qui vous permettra de vous familiariser avec les commandes de base de Debian. Si vous n’avez pas compris un point de l’article, n’hésitez pas à me le signaler dans les commentaires, pour que je puisse rendre l’article le plus clair possible.
Merci à Angristan, Sylfaen et SpookyPowa pour leur aide à la rédaction de cet article.
Image de Une réalisée par Too-Muhtsh.
rien compris :/
Bonjour, je sais que l’article commence à dater, mais je pense qu’il est toujours d’actualité.
Le tutoriel marche si, au lieu de louer un vps je loue un serveur dédié directement?
Merci
Petite info, la commande ssh est dispo pour windows 10 depuis la Fall Creators Update, sinon super article, très complet.
Un article suivant répond à ta question : https://www.minecraft-france.fr/installer-serveur-minecraft-vps-debian/ ;)
Bonjour
Après avoir configurer le vps pour installer un serveur minecraft moddé comment faire ?
Je peut par exemple installer le serveur forge sur mon pc puis transférer les dossier du serveur en passant par un FTP ?
ou je dois glisser forge dans le FTP et l’exécuté avec PuTTY ?
Merci
Je t’invite à poser ta question sur le forum, l’espace commentaire étant assez restreint pour ce genre d’aide. https://forum.minecraft-france.fr/forums/autres.90/
Super tuto merci tout était très clair, c’est si rare. Moi par contre j’ai des soucis pour afficher mon site derrière. j’ai glissé mon dossier dans filezilla mais le site ne s’affiche pas.
@the_phoenix1 Un exemple de quoi ? Quelle(s) est(sont) ta(tes) difficulté(s) ?
Merci mais tu peux mettre un exemple :) Je comprend pas très bien!
@apak Oui aussi, mais je préfère utiliser iTerm, ne me demande pas pourquoi, je ne saurais te dire :p
Salut Sylfaen, pourquoi ne pas passer par Terminal, inclut sous OS X qui est très bien déjà pour du SSH.
@The_Phoenix1 Tous les noms de domaine ont au moins deux serveurs de noms de lieu, généralement désignés par un préfixe NS. Le nom d’hôte est le nom attribué au VPS.
Mets-y ton pseudo, cela représente les différentes adresses du serveur (si je ne dis pas de bêtises, c’est ce que j’ai compris ^^’)
Super article mais j’ai une question,
dans cette partie :
[1] Configurer le serveur
Que représente le :
– Nom d’hote
– Préfixe NS1
– Préfixe NS2
Que doit-on y mettre?
merci
Avec plaisir! Le prochain arrive très prochainement et sera dans la lignée de celui-ci.
VPS SSD : dans la mémoire flash d’un processeur ?!
Sinon GG !
Bravo pour ton premier article ! (?)
Et merci… :p